1/- Un peu d’histoire sur le gaz d’éclairage

- Une usine à gaz, c’était quoi? -

L’usine à gaz produisait du gaz manufacturé, à partir de la distillation de la houille.

La propriété de la découverte du gaz de ville, aux alentours de 1800 a fait débat à l'époque. Elle se trouve partagée entre le français Philippe Lebon (gaz de bois ou gaz hydrogène) et l'anglais William Murdoch (gaz de houille ou gaz hydrogène carboné).

La distillation de la houille consiste à la chauffer à très haute température , 1000 à 1100°, dans un vase clos. Ce procédé a pour effet de créer un gaz à fortes teneurs en hydrogène, en méthane et en monoxyde de carbone. Il y avait également un peu de CO2 ainsi que l’inévitable SH2 (sulfure d’hydrogène).

Aussitôt produit, le gaz qui sortait des cornues était lavé à l’eau dans un appareil appelé « barillet » situé au dessus, permettant ainsi de le débarrasser de la majeure partie des goudrons et des composés ammoniacaux.

Il passait ensuite dans un condenseur, système de tubes en U placés au dessus d’une cuve à eau. Le gaz qui était ainsi lavé mais surtout refroidi abandonnait la majorité de ses condensats indésirables.

Les aérosols que le gaz contenait encore devaient être retenus par le passage au travers d'un filtre souvent à coke.

Après son épuration physique, le gaz devait subir une épuration chimique à base de chaux  afin d’éliminer l'hydrogène sulfuré H2S qui est un gaz toxique à odeur caractéristique d’œufs pourris et le gaz carbonique CO2 non combustible.

Le gaz épuré pouvait alors être déclaré de bonne qualité et stocké dans les gazomètres avant d'être envoyé chez les clients.

 

Il est important de dire un mot sur les conditions de travail des ouvriers dans ces usines de fabrication du gaz d'éclairage. Elles étaient absolument épouvantables. Les ouvriers ne vivaient « pas vieux ».

Chaleur, poussières, vapeurs irritantes, toxiques voire cancérigènes caractérisaient l'ambiance de travail de ces ouvriers.

Le procédé de fabrication du gaz étant discontinu, le déchargement du coke des cornues et le chargement de la houille avaient lieu à chaud. A sa sortie le coke s’enflammait. Il fallait l’éteindre avec des seaux d’eau.

  

On pourrait aussi parler de la pollution des sols. On constate encore aujourd'hui sur d'anciens sites industriels dans bien des villes en France et dans le monde, trace de pollution des sols par d'anciennes usines à gaz dont les dernières ont été fermées dans les année 1950.

 

2/- Un peu d’histoire sur l’éclairage à Bléré 

Avant l'éclairage au gaz, Bléré était éclairée par des réverbères à huile. Suite au désistement de l’entreprise Védié-Mathagon qui ne souhaitait pas continuer à fournir l’éclairage à l’huile, la municipalité se tourne alors vers la distribution de gaz.

Un marché est alors conclu entre Jacques Lemaître, maire de Bléré et Pierre Nicolas Degouy.

Principales dates:

1866 : création

1946 : nationalisation de l’usine qui est reprise par EDF.

1959 : fermeture de l’usine.

1962 : site acheté par la société Lescuyer & Villeneuve.

 

L'éclairage électrique à remplacé celui au gaz au début du XXème siècle. La fabrication et la distribution de gaz continuait, semble-t-il,  pour le chauffage, la cuisine ainsi que pour les entreprises.

 

A noter : nous n’avons pas de date concernant la fin d’exploitation de la partie « gaz ».

 

3/- L'usine à gaz et d'électricité de Bléré 

Concernant le site de Bléré, nous ne possédons pas d’archives ni de plans. Ces reconstitutions ont pu être faites grâce aux témoignages d’enfants d’ouvriers ou de directeurs de l’époque.

Le site de Bléré comprenait :      

 

   1- Un bâtiment pour le logement du directeur.

-  2- Un bâtiment mitoyen où se trouvaient les cornues, avec sa grande cheminée.

-  3- Un bâtiment où était refroidi et stocké le coke.

-  4- Un bâtiment avec les épurateurs.

-  5- Un gazomètre à eau avec des contrepoids.

-  6- Ensuite, a été ajouté un bâtiment pour la partie électrique puis le transformateur.

   7- A l’entrée du site se trouvait une maison où se déroulait une activité de « bains/douches ».

A noter : Les personnes rencontrées ne se souviennent pas de la présence d’un condenseur (élément pourtant à priori indispensable).

Partie Gaz

La houille qui était utilisée à Bléré, arrivait à la gare et ensuite était acheminée à l’usine par un charretier à l’aide d’un tombereau ou par un transporteur plus tard.

Dans la partie « fours » se trouvaient 2 groupes de cornues. 1 ensemble de 5 puis un second de 3.

Partie Electricité

A la création, l’électricité était produite sur place par de gros moteurs à gaz pauvre.

Une autre fabrication réalisée par un moulin sur le cher, au lieu dit Vallet, situé à l’ouest de la ville venait compléter la production.

Partie bains / douches:

Dans la petite maison, à l’entrée du site, se trouvaient les bains/douches de Bléré. Il étaient gérés par la femme du directeur de l’usine à gaz. L’établissement était chauffé par l’usine à gaz et appartenait à la S.A.